L’art, tout comme la planète rouge que nous scrutons depuis la Terre, évolue, se déconstruit et se recompose. Cette œuvre, Icaromennipus Crater, se situe à la croisée des disciplines, dans une quête de réinvention des récits que nous tissons autour de l’inconnu. La planète Mars, souvent perçue comme une métaphore des ambitions humaines et des frontières du possible, devient ici un terrain de réflexion hybride. Ce cratère fictif, formé par une mosaïque d'images réelles, pose la question de ce que signifie "voir" et "comprendre" un paysage, entre la science et l'imaginaire.

Le cratère évoque à la fois l’impact et la trace, la marque laissée par une collision passée et l’écho qu’elle a sur nos propres trajectoires culturelles. Le choix du nom, mêlant Icare et Ménippe, lie l’épopée mythique et la satire philosophique, rappelant que chaque quête humaine oscille entre aspirations vertigineuses et désillusions matérielles.

Cette œuvre s’inscrit également dans les réflexions de Michel Serres, qui voyait dans l’histoire humaine une relation symbiotique avec l’environnement. Selon Serres, chaque territoire, même imaginaire, porte les empreintes des cultures humaines, et l’art devient un outil pour naviguer entre ces traces. En juxtaposant ces fragments visuels, nous composons un nouveau visage pour un astre qui reflète nos projections à travers le prisme du symbolisme et de la technique.

Icaromennipus Crater se présente ainsi comme une méditation sur nos rêves d’ailleurs, un dialogue entre mémoire collective, création artistique et exploration infinie.